Entrée en matière
Hébreux 1.1-2a (FC) : 1 Autrefois Dieu a parlé à plusieurs reprises et de plusieurs manières par les prophètes, 2 mais dans ces jours qui sont les derniers il nous a parlé par son Fils.
Quand je suis devenu croyant, c'était un acte de foi presque purement intellectuel. J'ai cherché la vérité, j'ai trouvé la vérité, j'ai adhéré à la vérité. Je restais fidèle au Christ, ni à cause des sentiments que cela me procurait, ni parce que je me sentais proche de Dieu, mais parce que j'étais convaincu que la foi chrétienne était vraie.
Remarquez, il n'y a aucun mal à rester fidèle au Christ parce que vous croyez en lui intellectuellement. Au contraire. À mon avis, la plupart des croyants y gagneraient de se centrer un peu plus sur les vérités objectives de l'Évangile et un peu moins sur ce qu'ils ressentent, ce qui se passe à l'intérieur d'eux-mêmes. Nous avons en Amérique un vieux dicton sur le mariage : « Si les bons baisers ne durent pas, il n'en va pas de même des bons petits plats. » Dans un cheminement authentique avec Dieu, la vérité demeure toujours constante, alors que nos émotions font les montagnes russes.
Mais cela ne m'a empêché de me rendre compte que quelque chose manquait dans ma vie religieuse. Je connaissais un tas de faits sur Dieu ; j'avais fait la faculté de théologie, j'avais lu des centaines de livres de doctrine. Je connaissais la Bible et avais un grand amour pour les vérités qu'elle enseigne. Et pourtant il me manquait quand même quelque chose. D'accord, il m'arrivait de temps en temps d'avoir une expérience claire et intense de la présence de Dieu, d'être remué au fond de mon coeur. Mais la plupart du temps, j'avais l'impression que Dieu était parti en vacances au Club Med et m'avait laissé ici pour faire tout le boulot.
Il m'arrivait parfois de vouloir tout laisser tomber. J'ai parfois souhaité n'avoir jamais découvert la vérité de Dieu. Seulement, j'avais déjà fait trop de route avec lui pour pouvoir partir. J'étais allé trop loin, j'avais appris trop de choses pour pouvoir reculer. Alors, j'ai commencé à prier : « Père, tu sais que je ne risque pas de m'en aller. Que tu exauces cette prière ou pas, je t'appartiendrai toujours, je continuerai toujours à enseigner ta parole, à suivre tes voies. Mais, Père, j'en ai marre d'avoir de toi une connaissance purement doctrinale, je veux te connaître, toi. »
J'aimerais bien être en mesure de vous informer, Mesdames, Messieurs, qu'à la suite de cette prière, j'ai entendu une grande voix du ciel, ou que j'ai reçu une vision éclatante ou que j'ai connu une manifestation extraordinaire de l'Esprit Saint. Malheureusement, ce n'était pas le cas. Il s'est passé pourtant quelque chose, quelque chose de beaucoup plus subtil. Petit à petit, Dieu a commencé à centrer mon attention moins sur la religion chrétienne et plus sur le Christ vivant. Moins sur l'exégèse biblique et plus sur l'adoration. J'ai commencé à apprendre à me taire devant Dieu et à m'ouvrir les yeux. Petit à petit, Dieu est en train d'exaucer ma prière. Le texte de la Bible m'apparaît encore plus vivant qu'avant. Même mes livres de théologie sont devenus plus que des systèmes de doctrines : ils décrivent Celui que je connais et que j'aime. C'est une chose de savoir des vérités au sujet de quelqu'un ; c'est tout autre chose de connaître la personne que décrivent ces vérités. Est-ce que le contenu de ma foi a changé ? Pas vraiment. Est-ce que je sers un Dieu différent de celui que je servais avant ? Non. Et pourtant, connaître enfin Celui que j'avais adoré et suivi pendant si longtemps vaut infiniment mieux que de simplement apprendre un tas de choses sur lui.